Anne -Cécile George : Sécurté vs Liberté

Anne -Cécile George : Sécurté vs Liberté

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Description

Il y a peu, j’ai eu la révélation du siècle qui allait changer ma façon d’être avec les enfants sur la liberté de se mouvoir. Je prends un air assez solennel pour ce nouveau billet, tu le remarqueras (ou pas). Je venais de lire un article « Et si on lâchait la bride à nos enfants » paru dans Le Monde.fr. Alors que j’affirmais avec conviction qu’il fallait laisser place à la motricité libre en crèche en oubliant les transats et les coques, je prenais ma voiture par facilité pour emmener mes deux marmots à l’école. Ecole qui se situait à 700 mètres à pied. C’est peu, mais au moins ils étaient attachés. Pas de prise de risque, on ne sait jamais : on aurait pu croiser un vélo sur le trottoir, ou pire un chien errant ! Choubi-fonceur aurait pu se décider à traverser la route sans crier gare au moment où une voiture passait, et je me serais retrouvée au-delà de la tristesse causée par cet accident, reléguée au rang de mauvaise maman. Maman qui n’a pas anticipé, maman qui n’a pas fait attention à la sécurité. Ca y est, le mot est lâché ! La sécurité ! A tout va, à tout prix. Même au prix de la liberté de se mouvoir. Alors qu’on poussait des « ohhhhh » ou des « ahhhhh » réprobateurs quand la laisse pour enfant (appelée également harnais de… sécurité !) est sortie outre atlantique au prix attractif de 6,50 euros (tu en trouves aussi à 3 euros, mais sont-elles aussi efficaces en terme de sécurité ?), on continuait à attacher nos enfants dans des baby-relax ou à les enfermer dans des lieux hautement sécuritaire où la prise de risque est équivalente à zéro (chez moi, on appelle ça des asiles, à quand les crèches capitonnées ?!). Pour garantir une sécurité toute relative (on peut tomber de sa hauteur et se faire très mal), on met en place des stratagèmes bien étudiés, comme être sur le qui-vive et servir de pare-chocs humain pour le petit d’homme. Pour illustrer ce dernier propos : je me promenais au parc avec mes enfants (pas plus tard que la semaine dernière), et je voyais au loin un enfant de 18 mois environ, monter sur le toboggan à l’envers. Le père, sagement assis sur le banc, s’est levé brusquement, a couru (s’il y avait été en marchant on aurait jugé qu’il ne mesurait pas le risque pris par son fils !), et a rattrapé son fiston pour lui expliquer qu’il fallait faire le tour pour glisser sur le toboggan. Il venait d’éviter, assurément, un drame dont on aurait entendu parler dans les faits divers (un homme d’une trentaine d’année a laissé son fils âgé seulement de 18 mois, escalader un toboggan à l’envers, le drame s’est produit vers 14H environ, heure locale. L’homme est actuellement entendu par la gendarmerie). On en rit. Mais il se passe approximativement les mêmes choses en structure petite enfance où des règles parfois rigides sont instaurées dans le but de prévenir le danger. Monter le toboggan à l’envers en est une. Alors que les enfants en collectivité sont à un âge où ils ont besoin d’explorer, d’escalader, de mieux se découvrir soi-même en mettant en œuvre des actions inédites. Comme l’a démontré Maria Montessori avec sa pédagogie « Aide-moi à faire seul », l’enfant prend confiance en lui lorsqu’il va expérimenter seul. Même si l’enfant tombe, c’est ainsi qu’il apprend à se relever. On ne peut pas apprendre à nager sans avoir été dans l’eau, on ne peut pas apprendre à courir si on nous prédit sans cesse, à l’instar de tous les Cassandre « ne cours pas, tu vas tomber !» Cela signifie-t-il qu’on est persuadé que l’enfant ne sait pas courir ou qu’il n’est apte qu’à tomber dans cette situation ? Comment est reçue l’information par l’enfant à ce moment précis ? Cela lui donne -t-il confiance en ses capacités ? Alors que j’emmenais mes enfants à l’école en voiture, donc. J’ai décidé (je reprends mon air solennel), d’y aller… à pied ! Et les enfants de découvrir les odeurs, les embûches (attention, crotte de chien en vue), les fleurs qui débordent des jardins, qu’on cueille sauvagement pour les sentir tout prés du nez, pour les donner à la maîtresse. Si les débuts furent compliqués : Choubi-fonceur n’avait pas l’habitude de cette liberté et courait sans se soucier des voitures. J’ai instauré des règles : « tu m’attends quand tu arrives près de la sortie de voiture, et on traverse ensemble ». Nul besoin de laisse, la règle est intégrée. Et la balade est faite d’échanges avec mes enfants, de plaisir aussi… de partager un moment avec eux, autre part que dans une atmosphère confinée. Et de là, me vient le constat que nous sommes sans cesse enfermés. Maison – voiture – école – (cours de récré) (je la mets dans une parenthèse enchantée !) – centre aéré – voiture – maison. Mes meilleurs souvenirs en terme de jeux sont ceux que j’ai pu mettre en œuvre à l’extérieur, comme la création de parfums à base de plantes (orties ?), et la confection d’une cabane dans les bois. Des souvenirs impérissables qui nous forgent, et qui créent notre identité. Qu’on se plait à raconter à nos enfants, avec une pointe de nostalgie. Alors quand le temps nous le permet, en crèche, nous favorisons les jeux extérieurs. Nous ne sortons pas toujours les vélos, parfois il n’y a rien. Enfin rien… Nous avons un immense jardin, pas que revêtu d’une gomme anti choc (anti tout !), où les enfants prennent plaisir à se faire des soupes d’herbe qu’ils servent aux grandes personnes. Des jeux qu’ils construisent avec leur imagination, parce qu’on leur a laissé le temps de rêver et de créer. Et si il leur arrive de sucer des cailloux, on n’en fait pas un drame, le fait n’est pas compilé dans la rubrique faits divers.

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